Les Amis de Tié

Les Amis de Tié

Rapport Anuel de l'association Tié 2008-09

 

Association Tié


RAPPORT D'ACTIVITES ANNUELLES 2008-09

PLAN


I - INTRODUCTION

II - DECOUVERTE DE TIE


1 - Historique et objectifs


2 - Organisation et fonctionnement


3 - Comment Tié réussit-elle à changer quelque chose dans la vie des enfants


III – LES DIFFERENTES ACTIVITES MENEES EN 2008


1 - Alphabétisation


2 - Cirque

3 - Sorties terrains


4 - Accompagnement d'enfants


5 - Rencontres individuelles :

placements en centre de formation ou rééducation, sorties récréatives

soins, hygiène, restauration, causeries, sport,

périodes libres

6 - Maraîchage et culture


7 - La lutte contre le trafic des enfants


8 – La lutte contre les violences sexuelles faites aux mineurs


IV – DIFFICULTES RENCONTREES

V - LES NOUVELLES ACTIVITES EN COURS


1 – Projet boulangerie


2 – Réinsertion des filles mineures dans la prostitution


3 – Projets à moyen terme et perspectives


CONCLUSION






RAPPORT D'ACTIVITES ANNUELLES 2008-09


  1. INTRODUCTION



  1. DECOUVERTE DE TIE


1- Historique et objectif


En 1994 est né à Bobo-Dioulasso un groupe des Amis du Mouvement ATD (Aide à Toute Détresse) Quart Monde. Ce groupe réunissait des jeunes d'horizon et de religions diverses. ATD Quart Monde est un mouvement de lutte contre la misère, créer par le Père Joseph WRESINSKI en France. Ce groupe d'amis avait pour mission d'œuvrer à l'amélioration des conditions de vie des familles démunies dans les quartiers périphériques de Bobo. Plus tard ces amis découvriront un nombre croissant d'enfants vivant dans les rues de Bobo. Ces enfants étaient abandonnés à eux-mêmes et sans logis. Ils vivaient de vol et de mendicité. La plus part de ces enfants sont issus des écoles coraniques, d'enfants victimes de la migration etc. Ils étaient marginalisés. Il manquait une présence éducative et protectrice pouvant aider ces enfants à sortir de la boue. C'est suite à ce constat que naîtra l'association Tié.


Tié signifie « présence » en langue bobo. L'association Tié est née le 1er juin 1995 et reconnue officiellement le 10 octobre 1996 au n° 96-215/ MDTS / PHUE /HC /DAG.

Elle a pour objectif : œuvrer pour la réinsertion socioéconomique et familiale des enfants vivant dans des conditions difficiles.

Les groupes cibles prioritaires de l'association Tié sont : les enfants et jeunes vivant dans la rue, les mineurs dans la prostitution, les enfants et adolescentes victimes de violences sexuelles, les enfants victimes de trafic et d'exploitation ou exposés aux risques liés à la migration.


Tié est dirigé par un pédopsychiatre appuyé par d'autres membres et des agents de terrain (trois éducateurs sociaux et trois animateurs.)


2 - ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET FONCTIONNEMENT


Les principaux organes de l'association sont :

l'Assemblée Générale (AG) 

le Conseil d'Administration (CA) 

le Comité Exécutif (CE) dirigé par un Bureau Exécutif (BE) 

la Commission de Contrôle (CC).

L'AG est l'organe suprême de l'association.

Le CA est composé de dix (10) membres et est dirigé par un bureau de quatre (04) membres faisant partis du CA.

Le CE est constitué par l'ensemble des agents de terrain. Le CE est dirigé par un BE composé de cinq (05) membres coiffés par un coordinateur.

La CC est l'organe de contrôle permanent de l'Association. Elle est composée de trois (03) membres qui ne font pas partie du bureau du CA et du BE. Ils sont nommés par l'AG.

Le CE est l'organe permanent d'exécution de l'association. Il veille notamment à la mise en œuvre des plans d'actions et programmes d'activités et rend compte de ses activités au CA.


3- Comment Tié réussit-elle à changer quelque chose dans la vie des enfants.


Les animateurs de Tié effectuent des sorties nocturnes et diurnes pour assurer une présence permanente auprès des enfants afin de gagner leur confiance ce qui est la première valeur à acquérir pour qui veut mener une action au profit d'un enfant vivant dans la rue.

Aussi Tié dispose depuis l'automne 2005 d'un espace de rencontre (que lui a prêté la Sitarail) ouvert à son public cible. Dans cet espace les enfants bénéficient de 2 repas par jour, de soins de santé primaire, des activités de cirque, de théâtre, d'alphabétisation. Ils y reçoivent des conseils éducatifs et ont la possibilité de se doucher, de faire leur lessive, du sport et des jeux ludiques.

Toutes ces actions permettent d'aboutir à un changement comportemental et à la valorisation de l'enfant. Ainsi Tié leur donne l'occasion de bénéficier de certains de leurs droits. Grâce au travail abattu par Tié beaucoup d'enfants renouent contact avec leur famille et s'insèrent dans la société.

En matière de prévention Tié utilise le cirque et le théâtre … pour sensibiliser les populations de Bobo et des départements sur le phénomène de la migration et du trafic des enfants.


NB : pour des informations complémentaires voir le site de l'association française REPTA. : Réseau d'Education Pour Tous en Afrique. 

(Site: www.repta.net). Vous y trouverez un film sur Tié.



  1. LES DIFFERENTES ACTIVITES MENEES EN 2007



1 - Alphabétisation


Les mardi, mercredi et jeudi entre 10h30 et 12h, 25 à 35 enfants suivent des

cours de dioula et de français. Le fait qu'ils apprennent à lire, écrire et calculer dans Ieur langue

maternelle est une fierté pour eux. Ce programme s'inscrit d'ailleurs dans des

politiques présentes au Burkina Faso qui valorisent I'alphabétisation en langue

nationale. En étant dans la rue, ces enfants pourraient être complètement coupés du

monde scolaire. Mais en fréquentant l'association, ils peuvent ainsi continuer â

entretenir leur apprentissage et ainsi faciliter leur réinsertion dans une école classique

Enfin, cette activité est aussi une motivation supplémentaire pour ces enfants

d'entreprendre une démarche de changement de comportement pour pouvoir

retourner en famille et à l'école.






2 - Cirque


Cinq matins par semaine, soit du lundi au jeudi ainsi que le samedi, entre 8h et

10h15, 15 à 20 jeunes fréquentant régulièrement le centre suivent I'activité de cirque.

Celle-ci débute par un échauffement et des jeux ludiques qui favorisent la socialisation. Les enfants ont une place dans l'animation au cours de cette activité.

Le matériel de cirque tel que les massues, les boules, les diabolos. les bâtons de fleurs et les rola'bolas… sont mis à leur disposition et des moniteurs leur apprennent à les manipuler.

Comme mentionné plus haut, cela favorise entre autre la socialisation des enfants

mais aussi Ia stabilisation et le changement de comportement de ceux-ci. En participant

à cette activité, les jeunes développent leur concentration et leur sens de

responsabilité par leur implication et leur motivation lors de I'activité. Ainsi donc, il

est plus facile d'intervenir avec les enfants lorsqu'ils sont raccrochés à une activité et

qu' ils se présentent régulièrement à I association. De plus, cette activité peut

devenir un métier pour certains enfants. Cela n'est pas le but premier mais si un enfant est intéressé et motivé, il pourra devenir animateur de rue et obtenir une rémunération lors de ses prestations.

Cette année, environ 22 spectacles ont été présentés dans différents lieux de la ville de

Bobo-Dioulasso. Ces spectacles présentés devant la population permettent de

sensibiliser celle-ci à la réalité des jeunes de la rue et à démystifier les préjugés qui leur sont souvent attribués tel que ce que nous entendons souvent : «  Ils sont délinquants et ne savent rien faire d'autre que des actes criminels…. » La population peut voir à ces moments que ces enfants sont capables de s'inscrire dans une démarche

d'apprentissage et mettre sur pieds un spectacle de façon sérieuse. De plus, ces

spectacles permettent aux jeunes de se valoriser et d'être fiers d'eux en étant

reconnus et appréciés de la population.



3 - Sortie terrain


Les sorties effectuées par les animateurs permettent de créer des relations de dialogues

avec des jeunes ne fréquentant pas Ie centre et de connaÎtre un peu leur histoire et leur

situation actuelle pour Ies conseiller et les aider dans leur démarche. De plus cela

permet de connaître les lieux de rassemblement des jeunes lorsque le centre n'est pas

ouvert et d'y organiser des activités de sensibilisation et de prévention. Ces sorties

permettent aussi de reprendre contact avec des enfants qui auraient abandonné le

centre quelques jours et de connaître leurs activités ainsi que les raisons de cet abandon.

C'est aussi lors de ces sorties que les malades sont repérés et dirigés vers un centre médical ou un hôpital et que les nouveaux de Ia rue peuvent être répertoriés pour être pris en charge rapidement pour ne pas qu'ils s'habituent à ce mode de vie et qu'ils y

deviennent ancrés. Bobo-Dioulasso compte plus de 200 enfants dormant dans la rue

et l'association en accueille quotidiennement entre 30 et 40. C'est au cours de ces sorties que nous rencontrons la plupart de ces enfants. Grâce à une stratégie « la RAC » (Relation d'Amitié et de confiance) propre à TIE que nous réussissons à orienter ces enfants vers le centre en vu de les faire bénéficier des activités de socialisation.







4 - Accompagnement d'enfants


Cette activité est un des objectifs prioritaires de l'association. Il est certain que la

place d'un enfant est au sein de sa famille pour assurer son développement. C'est

pourquoi les intervenants de I'association travaillent sur la motivation des enfants

dans le but de leur faire comprendre les avantages du retour en famille. L'accompagnement se fait toujours avec le consentement de l'enfant. L'enfant doit se sentir prêt à retourner en famille afin d'assurer Ia réussite des accompagnements et ne pas se retrouver à la rue quelques jours plus tard.

Dans le même sens, des visites à domicile sont effectuées pour assurer la

sécurité de l'enfant avant sa réinsertion. Son suivi et un accompagnement sont aussi effectués après le retour en famille en fonction de la distance et de nos moyens. Lorsque le retour en famille n'est pas possible pour des raisons de sécurité ou d'environnement qui pourrait nuire à l'enfant, une alternative est offerte à I'enfant (placement en centre de formation professionnelle), mais la prise de contact régulière avec sa famille est encouragée.



5 - Rencontres individuelles


Des rencontres individuelles avec les enfants sont effectuées par les éducateurs, animateurs et stagiaires. Celles-ci à pour but de connaître la situation et l'histoire de l'enfant pour savoir comment l'aider dans les démarches qu'il veut entreprendre.

Des actions sont menées avec eux pour les amener à modifier leur comportement, s'il y a besoin, avant de retourner en famille pour reprendre leur place d'enfant ou d'être placé en structure selon les motivations de I'enfant.




PLACEMENT DANS DES CENTRES DE FORMATION, DE REEDUCATION

ET DANS DES ATELIERS D'APPRENTISSAGE DE PETITS METIERS


Cette activité a pour but d'inscrire I'enfant dans une démarche de changement de

comportement, de le responsabiliser et de lui donner le goût du travail ou du moins

d'être en action. Cela lui permet de se valoriser, mais aussi de connaÎtre des échecs et

d'apprendre à les accepter. Ces formations offrent aussi aux enfants I'opportunité de

développer des capacités et des compétences à différents degrés pouvant leur assurer un meilleur devenir.



SORTIES RECREATIVES ET SOCIOCULTURELLES


Les enfants de la rue étant placés dans un monde d'adulte et de responsabilité pour

assurer leur survie, ils ont rarement Ia chance de s'amuser et de décrocher de leur

réalité quotidienne. Ces sorties leur permettent donc de socialiser et de leur faire

oublier un moment Ie milieu de la rue en leur redonnant leur place d'enfant et leur

permettant de s'épanouir. Exemples de sorties effectuées :

  • sorties sur les sites touristiques ( Guinguette, Lac aux Hippopotames, cascades…) ;

  • sorties de sensibilisation aux cours desquelles les jeunes de la rue produisent des spectacles de théâtre et de cirque pour sensibiliser les populations sur les différentes formes de violences faites aux enfants.


SOINS ET HYGIENE


Les enfants de la rue ont un mode de vie qui les amène à se blesser souvent et

Sévèrement. Chaque jour, les enfants ont la possibilité de faire soigner leurs

plaies par les animateurs du centre ou par ceux d'un organisme partenaire en

I'occurrence Vivre APED. Par contre, si la blessure est grave et nécessite des soins plus

Spécialisés, ils sont amenés dans un centre médical. Les frais de consultations et d'ordonnances sont pris en charge par l'association. De plus, au centre ils ont accès à l'eau pour prendre leur douche et faire leur lessive.

Une sensibilisation continuelle est effectuée auprès des enfants pour leur

expliquer I'importance de I'hygiène corporelle et vestimentaire afin d'éviter

certaines maladies ou infections. Dans Ie même sens, le ménage de la cour, des

douches et des toilettes est fait par les enfants deux fois par semaine ce qui les

responsabilisent et maintien leur attention pour garder les lieux propres.


RESTAURATION


Le repas du midi et du soir sont offerts par l'association aux enfants ayant

participé activement aux activités de la journée. Soit, ils vont chercher Ieurs repas à

I'extérieur du centre et reviennent manger tous ensemble soit la personne qui fournit les repas, vient les servir au centre. Cela favorise la socialisation et Ie sens du partage entre les enfants. De plus, les intervenants s'assurent ainsi que les enfants mangent bien et correctement. Ainsi, ces enfants n'ont plus à mendier ou voler pour subvenir à leurs besoins fondamentaux.


SPORT

Certains matins et soirs à 7h et à 17h, les enfants ont la possibilité de faire le sport en

l'occurrence le foot. Cette activité offre aux enfants une période de défoulement où la

concentration et I'esprit d'équipe sont mis de I'avant. De plus des tournois sont

organisés avec des équipes de certains quartiers ; cela permet aux enfants d'être valorisés. Il faut noter que cette activité sportive favorise la libération de certaines toxines du corps de ces enfants dues à la consommation de stupéfiants (colles, cigarettes, cannabis…)



CAUSERIE ET CINE-DEBAT

Des causeries et des ciné-débats sont organisés certains soirs par les animateurs pour

aborder des thèmes communs à tous les enfants tel que la toxicomanie, Ie trafic,

I'exploitation des enfants, l'hygiène corporelle, les avantages du renouement des liens familiaux, Ie VIH/Sida et les infections transmissibles sexuellement

(lTS) etc. Ces activités permettent de connaître les opinions des enfants et

de répondre à leurs questions. De plus, les échanges permettent d'en connaître

davantage sur la situation des enfants. Ces activités font en sorte que les enfants

prennent une grande place dans I'animation et ont toute la place pour s'exprimer Iibrement. L'animateur termine toujours l'activité en prodiguant des conseils pouvant favoriser le changement de comportement chez ces enfants.



PERIODES LIBRES


Les enfants de la rue ayant des nuits écourtées ont besoin de faire la sieste en début d'après-midi puis ils peuvent pratiquer des jeux calmes : jeux de société, jeux de plein air ou regarder parfois la télévision.



6 - Maraîcher culture


La culture d'arachides, d'haricots et de maïs permet d'apprendre aux enfants à cultiver

la terre et les récoltes servent pour la consommation de ces derniers lors des repas

communautaires organisés au centre. Les arachides sont transformées en cacahuètes et consommées au cours des thés-débats avec les jeunes ou autres animations.


Cette activité a un but pédagogique et socialisant car elle permet d'apprendre

aux enfants les rudiments de l'agriculture, le travail en équipe... Ils peuvent prendre

conscience que tout ce que I'on sème permet de récolter quelque chose. Cela leur

permet aussi de ne pas être complètement coupés des activités du village, c'est donc aussi un atout pour facilité leur retour en famille. D'autres développeront peut être, plus tard l'intérêt pour ce travail et voudront s'y consacrer dans leur futur.



7 - La lutte contre le trafic des enfants


Le phénomène de la maltraitance des enfants se rencontre plus dans les pays les plus pauvres. Selon les statistiques du bureau international du travail ; 50%des enfants au Burkina et au Mali sont exploités et 40% au Sénégal et en Ouganda contre 0,38 en Italie

L'écart est énorme ! Et le Burkina occupe la dernière place en Afrique en tant que pays où les enfants travaillent beaucoup dès leur jeune âge.

Les données varient mais certains fixent à plus de 250 000 le nombre d'enfants victimes de trafic dans la seule Afrique de l'Ouest : des filles et des garçons de moins de 18 ans, en transit entre deux points, pris dans l'engrenage de l'exploitation ; parfois aussi jeunes que 4, 5 ou 6 ans. D'où la nécessité pour notre structure de s'engager dans la lutte Contre le Trafic des Enfants. Nous avons mené cette lutte en partenariat avec le projet PACTE (Projet d'Appui Contre le Trafic des enfants) en Afrique de l'Ouest qui est un projet de Aide à l'Enfance Canada.

Le projet PACTE porte son attention sur la migration des enfants et les risques d'exploitation qu'ils encourent dans leur déplacement.

On entend par migration, un enfant qui se déplace, seul ou avec d'autre enfants , vers un autre milieu que son milieu d'origine et sans l'accompagnement d'un membre de sa famille.

Dans cette lutte nos actions sont essentiellement axées sur les activités prévention (sensibilisation par les causeries ; cinés débats et théâtres forum…) et la protection (écoute entretiens conseils, soins, accompagnement des enfants…)

Au cours de cette année 2007, 116 enfants de nationalités diverses ont été interceptés et accompagnés dans leur famille.












8 - La lutte contre les violences sexuelles faites aux mineurs


Bobo-Dioulasso est la ville du Burkina où on a enregistré le plus de cas de viol en 2005, soit 28/ 57 cas. En 2007 notre structure a pris en charge 3 cas et orienté 7 autres cas de filles victimes de viol vers des structures spécialisées. Nous continuons à suivre ses filles dans l'objectif de favoriser leur réinsertion sociale.




II- DIFFICULTES RENCONTREES


Les difficultés se résument comme suit :

  1. Mobilité des groupes cibles

  2. Indécision (instabilité psychologique) des enfants

  3. Faible participation des familles dans la prise en charge des enfants

  4. Insuffisance financière 

  5. Envisager le renforcement de capacité des éducateurs et des animateurs 

  6. Insuffisance de matériel logistiques et informatiques

  7. Manque d'activités régénératrices de revenus.

  8. Recherche d'un nouveau lieu pour accueillir les enfants.



III- LES NOUVELLES ACTIVITES EN COURS


  1. Projet boulangerie


Il y a deux ans de cela que l'idée de ce projet est né. Depuis le 3 janvier 2008 il est devenu réalité. Trois enfants qui vivaient dans la rue ont été formés en métier de boulanger. Un four traditionnel à été construit grâce à « association Solidarité Saint Joseph » d'un lycée de Troyes (France) et la construction de l'atelier pour la fabrique du pain a été aidée par l'association « A plus» de Lyon.

Aujourd'hui, ces enfants ravitaillent bon nombre de clients qui apprécient le pain local traditionnel, cuit au four à bois.

A l'heure actuelle les bénéfices sont encore faibles car il faut se faire connaître. Pour cela, nous avons donné des pains à certaines stuctures (potentiellement clientes). Les retours se font sentir, positivement. Cela encourage beaucoup les enfants. Nous notons une amélioration dans la qualité et dans les recettes après vente.

Pour le moment tout n'est pas facile. Nous rencontrons des difficultés surtout avec les trois enfants à savoir :

  • perte d'argent après vente ;

  • difficultés dans le réveil très matinal : 2 heures.

Aussi faut-il un moyen de déplacement plus rapide ( mobylette) pour la livraison du pain. Beaucoup de clients souhaitent avoir le pain tôt le matin (pou le petit déjeuner avant de partir au travail). Cela est difficile avec les vélos dont disposent les enfants, voire impossible compte tenu de l'étendue de la ville de Bobo Dioulasso.



« Tout début d'activité nouvelle est difficile à mettre en place, nous en sommes conscients mais ces difficultés devraient s'estomper avec le temps » disait le boulanger formateur des trois enfants. Nous avons espoir cela ira de mieux en mieux. Nos clients actuels sont satisfaits c'est là l'essentiel car se sont eux qui assureront notre meilleure publicité !

Il faut noter que l'activité de boulangerie s'effectue sur une petite parcelle de terrain que l'association « la Roue Tourne », association française, a financé pour Tié, mais cette parcelle est assez éloignée du centre ville.


2 - Réinsertion des filles mineures prostituées


Nous avons fait un travail dans le passé avec les mineures dans la prostitution, mais les résultats n'ont pas été concluants. Suite à des échanges que nous avons eux avec des religieuses, nous avons fini par dégager une nouvelle stratégie d'approche de ce public cible. Il s'agira de proposer un cadre de vie (logées , nourries) à ces filles et ensuite les placer dans des ateliers ou centres de formation selon leur choix.

Cette activité tarde à démarrer parce que nous n'avons pas encore trouvé de lieu

d'hébergement pour elles.



3 - Projets à moyen terme et perspectives


    1. création d'activités génératrices de revenus (A.G.R.). Nous souhaitons développer d'autres projets visant l'insertion professionnelle des jeunes. Quand l'activité boulangerie sera plus autonome et pourra s'auto gérer, nous envisagerons la mise en place d'autres ateliers débouchant sur des A.G.R.. Plus précisément, un atelier soudure est prévu sur le terrain acheté grâce à l'association la Roue Tourne.

    2. Construction d'un centre d'accueil, de réinsertion et de formation professionnelles des jeunes en difficultés.

    3. Projet de voyages d'études et de formation pour confronter nos pratiques et améliorer notre efficacité dans la protection des enfants de la rue et des enfants en migration et la lutte contre le trafic d'enfants.


CONCLUSION

Sans le soutien d'un certain nombre de partenaires techniques et financiers, TIE serait sans force pour réaliser les actions qu'elle mène en faveurs des enfants vivant dans les rues de Bobo.

Par conséquent nous adressons nos sincères remerciements à tous les partenaires et donateurs.

Un proverbe africain dit « Une seule main ne peut pas ramasser de la farine » Pour dire que si TIE était seule, il lui serait difficile de freiner le phénomène d'enfants vivant dans les rues. D'où la nécessité de soutien des partenaires. C'est en restant unis que nous pourrons aider ces enfants à devenir des acteurs de développement de notre monde. Dans le cas contraire nous laissons la porte ouverte à l'insécurité et à tous les problèmes qui en découlent. Et surtout nous nous enrichissons de nos différences pour construire un monde plus humain.



07/05/2008
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